think thin and fit

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Une histoire...

Nao est enfant. Nao est grande par rapport à ses camarades, elle est rondouillarde, elle est imposante. Son gras la gène quand elle est à la plage ou à la piscine. Mais "Quand je serais grande, je serais jolie et mince", se dit-elle.

 

Nao entre au collège. Complexée par son physique et ses formes naissante, elle est timide, renfermée. Ses seules amies se moquent gentillement d'elle, la blessant profondément. Rentrée chez elle, elle s'autorise à pleurer, à l'abris des regards. Elle s'autorise à écrire ses peines, dans un carnet qu'elle cache à tous. Elle s'oblige à chercher un couteau, un cutter, pour se couper. "Pour essayer". Nao a 13 ans. Son cutter laisse une trace blanche, sans libérer de sang. Sa main tremble un peu, elle a peur de ce qu'elle fait. Elle a peur d'elle. "Recommence, plus fort. C'est ta punission pour être celle que tu es.", pense-t-elle.

 Cette fois, des gouttelettes rouges apparaissent.

 

Nao a 14 ans. Elle est en 4e, elle est toujours aussi "rondouillarde", elle pèse 50kg. "Je dois maigrir, je ne dois plus manger". Commence alors une lutte de tous les diables. Personnes ne doit savoir qu'elle veut maigrir, devenir maigre. Personne ne doit voir qu'elle ne se nourrit plus. Mais elle ne doit plus manger ! Excuses, subterfuges, tout est bon pour esquiver un repas, un gateau, une calorie. Tous les jours son poids descend, tous les jours les calories s'envolent. Et quand ça n'arrive pas, les lames la punissent. Les cicatrices l'obligent à cacher, à mentir. Le monde est trop cruel, trop dur. "Je veux être maigre". Nao pèse 47kg. Elle pensait devenir maigre, mais elle ne voit aucun progrès. Elle pensait avancer, mais son énergies et ses lames sont usées. "Je veux mourir".
 En rentrant du collège, Nao passe à la pharmacie. "2 boites de dafalgan, s'il vous plait". La machine est en route. Le soir, elle passe à l'acte. "Un cachet pour mon poids. Un pour ma laideur. Un pour mes notes...". Dans son lit, Nao finit la première boite, entame la deuxième, et puis vient le rituel des lames. Sa tête est lourde, comme des nausée. "Un peu de musique, et on verra si je me réveille demain"

Nao a 16 ans. Elle survit à ses scarifications. Elle survit à son poids. Elle survit au monde qui l'entoure. Mais elle n'arrive plus à suivre son esprit. Elle a peur. Sa famille, la voyant triste, l'emmène voir Quelqu'un, a qui elle pourra parler, pendant un temps, <au cas ou>. Quelqu'un lui programme une hospitalisation. Nao part en vacances en espagne. Nao n'a pas la tête en vacances. Nao a la tête aux regard, sur son ventre, sur ses hanches scarifiées, sur sa laideur. En rentrant, elle est hospitalisée. Bienvenue à Saint Jacques. A l'hopital psychiatrique. Bienvenue au pays des fous enfermés, des camisoles chimiques, des sourires sans joie.

Nao a toujours 16 ans. Nao fait sa rentrée. Elle préfèrerait être seule. Restée cachée. Elle a prit du poids, et ses cicatrices sont plus nombreuses. Ses amis au lycée ne la voient plus, "Je suis transparente". Les heures sont longues, elle attend ses rendez-vous chaque semaine avec sa psychologue, son repère dans le grand débarras qu'est sa vie. Sa vie qui continue. Pour sa famille. Pour ses amis. Pour perdre du poids, et voir son sang couler.



09/09/2012
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